Les abeilles changent de ruches

Voilà vingt ans quasi jour pour jour (2 janvier 1997), que Marie Billes a repris une activité de dépôt vente de matériel apicole, le seul de ce type dans le département, pour le compte de la coopérative Apicop. Elle s’était installée à l’entrée du village en arrivant de Saint-Estève, dans le hangar de son mari, Marcel, qui venait d’arrêter son exploitation agricole pour cause de santé. Aujourd’hui, Marie vient de prendre sa retraite, après avoir développé son activité. Avec l’engouement sans cesse croissant pour l’apiculture et la conserverie (pots, bouteilles) dans le département, elle est passée de 400 coopérateurs, à plus de 2000. Vingt ans riches de rencontres avec une clientèle « très nature », et un apprentissage de tout ce qui touche de près ou de loin aux abeilles. Elle va désormais profiter de sa retraite pour se consacrer à des causes humanitaires, un peu de sport et bien sûr continuer à récolter quelques rayons de miel avec son mari, ne serait ce que pour apporter soleil et douceur à sa vie de retraitée.

Depuis le 4 janvier, les abeilles quand à elles ont changé de ruches et traversent le village pour aller s’approvisionner au mas Avéros, à la sortie de Pézilla, route de Saint-Féliu, quelques centaines de mètres avant le passage à gué. Elles y seront vite chez elles, le maître des lieux et repreneur Jean Llobet étant lui-même apiculteur de métier, « éleveur d’autres animaux » comme il est administrativement qualifié. Cet ancien agriculteur a laissé son activité de maraîcher il y a huit ans pour devenir père au foyer, a replanté ces terres d’oliviers (son hobby) et en fabrique sa propre huile. Depuis la scolarité de ses enfants il a disposé d’un peu plus de temps et s’est piqué pour les abeilles il y a quatre ans :« Maîtriser les abeilles fait partie de l’art du paysan », nous a-t-il confié. Il partage régulièrement ses deux passions avec les enfants des écoles qui viennent chaque année à sa rencontre. Il va désormais pouvoir les partager avec tout département apicole.

Source : Pierre Miffre, L'indépendant